Le public et la lecture
Il ressort de l’étude publiée en 2021 par Ipsos pour le Centre national du livre (CNL) qu’en 2020[1] les Français sont encore nombreux à lire (81%), malgré une année de baisse et une diminution de -7 points par rapport à l’étude de 2019 (88%). Par ailleurs, 87 % des Français ayant lu au moins un roman au cours des 12 derniers mois, ont lu au moins l’un des 18 genres littéraires cités par le questionnaire. Parmi ceux-ci, les romans occupent les cinq premières places (littérature classique française ou étrangère, romans policiers ou d’espionnage, romans de science-fiction, fantastique, heroic-fantasy, horreur…, romans sentimentaux du type Harlequin, autres genres de romans). A noter que les 15-24 ans sont avant tout consommateurs de mangas et de BD.
Ces statistiques sont particulièrement intéressantes à mettre en parallèle avec les résultats du questionnaire élaboré pour les besoins de la présente étude de faisabilité, ainsi que nous l’étudierons au II.5°.
L’appétence pour la fiction
En 2020, les Français âgés de 4 ans et plus regardent 254 heures de fiction en moyenne sur les chaînes nationales gratuites (TF1, France 2, France 3, France 5, M6, Arte, C8, W9, TMC, TFX, NRJ12, France 4, CStar, Gulli, TF1 séries films, 6ter, RMC Story, RMC Découverte et Chérie 25) soit 41 minutes par jour selon Médiamétrie (+4,9% par rapport à 2019). La fiction représente 22,4% de la durée d’écoute des chaînes nationales gratuites sur l’ensemble de la journée (-1,2 point). Elle est ainsi le genre de programmes le plus consommé. En 2020, la fiction capte 43,8% de l’audience différée via un enregistrement personnel et sur les services de télévision de rattrapage (-5,0 points). L’audience en direct de la fiction augmente (+6,0%) alors que l’audience différée de la fiction diminue (-5,8%). Le différé constitue 8,5% de l’audience de la fiction (-1,0 point), contre 4,4% tous programmes confondus (-0,2 point).[2]
La révolution numérique et l’appétence du public pour la vidéo OTT (Over The Top)
En 2017, un internaute français sur 5 (21%) âgé de 6 ans et plus déclare utiliser un service de vidéo à la demande par abonnement. Ces utilisateurs sont majoritairement des jeunes urbains, et adeptes de contenu premium, hyper connectés. Les utilisateurs des plateformes de SVOD sont avant tout consommateurs de contenus TV et vidéo, notamment dans leurs nouveaux usages : replay et écrans internet. Ils regardent de manière générale plus de contenus TV & vidéo que l’ensemble des 15 ans et plus. Ces personnes consacrent 13% de leur temps à la SVOD.[3]
Au niveau mondial, la croissance de la tendance ne se dément pas. Ainsi, en 2018, le marché mondial de la vidéo OTT représente 14,7% de l’ensemble du marché audiovisuel. On estime que ce marché atteindra 116,7 milliards d’euros d’ici 2022[4].

Profils des consommateurs de contenus en streaming
L’analyse des profils types des consommateurs est primordiale pour ajuster les contenus proposés[5].
Si le public de Netflix apparaît équitablement partagé entre les femmes et les hommes, celui de MyCanal est masculin à 61%. Amazon Prime Vidéo est consommé à 56% par des hommes et 44% par les femmes. Par ailleurs, l’intérêt pour les plateformes varie selon les âges. Disney Plus et Netflix se distinguent avec un profil jeune (tranche 18-24 ans et 18/34 ans). A l’inverse, MyCanal est plus regardé chez les 65+. De son côté, Amazon Prime Video est plus neutre sur le critère d’âge.


[1] Etude « Les Français et la lecture », réalisée par Ipsos pour le CNL, 2021 ici
[2] Les études du CNC mai 2021, La diffusion de la fiction à la télévision en 2020 ici
[3] Médiamétrie, Résultats et repères, Service OTT, un public épris de contenus 08/01/2018, Isabelle Lellouche ici
[4] Les + de la TV 2019, Guide du SNPV ici
[5] L’ADN Business 21 janvier 2020, Quantcast identifie le profil de consommateur type de services vidéos, Peggy Baron